HISTOIRE DE SAINTE MARIE

Introduction

Suivons les différents évènements passés à Sainte Marie.
L’histoire de la commune se décline en quatre étapes :

– Avant 1638 : période du peuplement indien
– De 1638 à 1848 : de la colonisation à l’abolition de l’esclavage
– De 1848 à 1946 : de l’abolition à la départementalisation
– De 1946 à nos jours : de la départementalisation – régionalisation à nos jours

Avant 1658

SAINTE MARIE était un lieu fort de peuplement : certains disent que c’était la capitale des Caraïbes comme attestent les vestiges archéologiques retrouvés à Lassalle et à Petite Rivière salée. On y trouvait du roucou, plante avec laquelle les Caraïbes s’enduisaient le corps pour lutter contre les piqûres de moustique.
L’artisanat (poterie, vannerie), la pêche ainsi que la culture du manioc et de la patate tenaient une grande place dans le mode de vie des Caraïbes. Ces activités ont perduré dans les quartiers de la ville.

De 1658 à 1848

Le début de la colonisation française est marqué dans cette ville par l’arrivée du Général DUPARQUET, Gouverneur de la colonie qui fit appeler les Frères Prêcheurs ou Dominicains. Ces hommes d’église étaient envoyés officiellement dans des colonies pour assurer les offices, s’occuper des malades, assurer une formation religieuse et autochtone et transmettre la civilisation européenne.

Les Caraïbes entretiennent de bonnes relations avec les colons et les aident à s’insérer dans ce nouveau milieu. Ils enseignent aux Français l’art de la vannerie, de la pêche aux nasses et à l’épervier, la poterie, l’exploitation du manioc et de la patate.
Mais en 1655 plusieurs chefs Caraïbes sont arrêtés et les Caraïbes refoulés sur la côte atlantique appelée alors Cabesterre.
En 1657, les colons français tentent d’exterminer les Caraïbes.

Le 3 janvier 1658, le Gouverneur Jacques DUPARQUET meurt à Saint-Pierre et sa femme Marie DUPARQUET prend la direction de la colonie et déclare la guerre aux Caraïbes pour les chasser de l’île.
Les derniers Caraïbes s’enfuient au Sud-est de l’île, en terrain neutre, en 1660, puis vers la Dominique et Saint-Vincent.

La Naissance de SAINTE MARIE

Après le départ des Caraïbes une agglomération se forme autour d’un fortin sous le nom de Fort Sainte Marie, en l’honneur de la Sainte Vierge d’où l’origine du nom de la commune.
1659, Le Fonds Saint Jacques est donné en concession aux religieux Dominicains par Mme DUPARQUET. Le père BOULOGNE, supérieur des Dominicains et principal artisan de la victoire des colons est récompensé par Mme le Gouverneur de cette vaste propriété baptisée Fonds Saint Jacques en mémoire du gouverneur.
Cela a facilité le peuplement dans la région. Fonds Saint Jacques au départ un monastère devient une habitation sucrerie sous l’impulsion du Père LABAT. Aujourd’hui, c’est un monument historique à visiter.
L’essor de Sainte Marie sera étroitement lié à l’augmentation de sa population favorisée par les concessions de terrains destinés à l’agriculture .Le développement de l’habitation Fonds Saint Jacques n’y est pas étranger. 1664, un colon du nom de PIQUET de la CALLE cultiva des muriers de la région. Il fit de la soie dont il envoya des écheveaux à COLBERT.

Le temps de la prospérité

La croissance de Fonds Saint-Jacques est liée à la personnalité du père LABAT successeur en 1696 du père TEMPLE, chargé d’administrer l’habitation Fonds Saint-Jacques jusqu’à 1705.
A son arrivée l’habitation était complètement délabrée, il l’équipe en matériel et main d’œuvre et réorganise l’administration et la gestion.
Créateur et animateur de la sucrerie, le père LABAT crée l’habitation monastique la plus célèbre des Antilles qui devient un exemple type d’habitation sucrière aux Antilles. Après le départ du père LABAT l’habitation continue de progresser et connaît sont apogée vers les années 1730-1740, période pendant laquelle l’île entière connaît une prospérité sans précédent.
Entre 1744 et 1782 la Martinique sous une occupation anglaise voit ralentir son activité économique. En 1789, c’est la révolution française suivie de rapports conflictuels entre l’Eglise et l’Etat. En 1793, les biens du clergé sont nationalisés mais Saint Jacques reste aux mains des religieux.

En 1833, Sainte Marie est concernée par l’affaire de Grande Anse (Lorrain) ; une révolte des esclaves qui secoue le Nord de l’île. Jean Baptiste AGRICOLE considéré comme un chef de file a été condamné.
En 1836, la population de Sainte Marie (4854 individus) présente la structure générale de la population martiniquaise de l’époque : une majorité d’esclaves, soit 80% de la population totale, mais ce sont les blancs, minoritaires, qui dominent l’économie.
En mai 1848, Sainte Marie ne participe pas directement aux évènements politiques, mais apprend avec joie l’abolition de l’esclavage.

De 1848 à 1946

Le temps des révoltes

La période qui s’étend de l’abolition de l’esclavage à la départementalisation est marquée par des luttes sociales et le développement de nombreux hameaux tels que Bezaudin, Pérou, Morne des Esses, etc.…
Cette époque est marquée par l’action politique de Joseph LAGROSILLIERE, fondateur du socialisme en Martinique.
Après l’insurrection de 1848, la propriété du Comte de BEZAUDIN fut partagée par les anciens colons entre esclaves et nègres marrons de la Martinique, car c’était une région boisée dans ses hauteurs où se réfugiaient les nègres marrons qui attaquaient les propriétaires d’habitation.
Après l’abolition de l’esclavage Sainte Marie n’échappe pas à la querelle opposant les partisans de BISSETTE (1795-1858), député de la Martinique, à ceux de SCHOELCHER (1804-1893), pro-abolitionniste.
Après toutes ces périodes d’agitation sociale, Sainte Marie retrouve le calme pendant quelques temps.
Au cours de cette période troublée, un homme domine la scène politique : Joseph LAGROSILLIERE. Né le 2 Novembre 1872, il fit des études de droit en France et fonde le groupe socialiste des Antilles. Le 31 octobre 1901 à l’invitation de la municipalité samaritaine, il prononce au Morne des Esses un brillant discours qui débouche sur la création du premier syndicat agricole. Conseiller Général et Maire de Sainte Marie de 1910 à 1937, Joseph Marie Samuel LAGROSILLERE fut élu député de la 3 ème circonscription de la Martinique de1910 à 1924 et de 1932 à 1940. En 1945, il est candidat au municipales de Fort-de-France et est battu par Aimé CESAIRE. Il meurt à Paris en 1950.
Il demeure un samaritain très célèbre ; de nombreuses rues ou bâtiments publics de la Martinique portent son nom.
En 1937, c’est Rodolphe RICHER qui le remplace à la tête de la commune.

De 1946 à nos jours

Le 10 Novembre 1946, Emmanuel VERY est élu député socialiste du Nord-Atlantique et en 1955, il devient le premier magistrat de la commune.
La commune joue un rôle très important dans la vie politique de l’île, plusieurs maires ont été Député du Nord-Atlantique.

Après la Départementalisation, il y a un déclin de l’économie sucrière de Sainte Marie avec la fermeture de nombreuses usines de Martinique.
Sur le plan de ses infrastructures, Sainte Marie n’a cessé de s’équiper pour assurer son rayonnement de ville capitale du Nord Atlantique.

Des installations tant commerciales que sportives et culturelles comme le complexe sportif de Fond Giromon, le nouveau stade de Morne des Esses, le centre des arts martiaux, le Palladium, le cinéma Excelsior, l’Espace Multimédia, la zone artisanale, les zones commerciales et les zones d’activités économiques, en font une ville active et animée.

Tous les quartiers de la ville sont dotés d’écoles primaires et de services de restauration scolaire. Sainte Marie possède trois collèges et un lycée polyvalent.